Assurances locataires : une réunion fructueuse sous l’égide de l’ARMOS pour mieux protéger les habitants des HLM à La Réunion
Le 30 octobre 2025, l’Association Régionale des Maîtres d’Ouvrage Sociaux (ARMOS) a réuni associations de locataires et bailleurs sociaux pour une rencontre sur les assurances locataires. Organisée dans un esprit de dialogue constructif, cette réunion visait à clarifier les obligations, harmoniser les pratiques et anticiper les défis croissants du secteur, particulièrement sensibles à La Réunion où les risques climatiques et naturels amplifient les enjeux. Le Comité DAL 974, fidèle à sa mission de défense des droits au logement, y a activement participé aux côtés d’autres acteurs clés.
Les participants : un front uni pour le logement social
- Associations de locataires : Comité DAL 974, CNL (Confédération Nationale du Logement), AFL, La Rue 974 – Familles de France, et CDLR. Ces représentants des usagers ont porté la voix des locataires, souvent confrontés à des difficultés d’accès ou de compréhension des couvertures.
- Bailleurs sociaux : SEDRE, SEMADER, SHLMR, SODEGIS et SODIAC. Ces organismes gèrent une grande partie du parc HLM réunionnais et ont partagé leurs réalités opérationnelles.
- Modérateur : L’ARMOS, qui coordonne les maîtres d’ouvrage sociaux à La Réunion, a animé les échanges pour favoriser une convergence des approches.
Les grands thèmes abordés : de l’obligation à la mise en œuvre
La réunion s’est articulée autour de quatre axes essentiels, avec des présentations détaillées et des débats ouverts :
- Les obligations du locataire : Rappel que l’assurance habitation est obligatoire pour les locataires de HLM (au minimum la responsabilité civile, couvrant les dommages causés aux tiers ou au logement). Cette responsabilité est essentielle pour éviter des litiges au moment de la signature du bail ou des renouvellements annuels.
- Différences de fonctionnement entre les bailleurs : Bien que les pratiques soient globalement homogènes (vérification des attestations, relances en cas de manquement), des nuances existent selon les organismes, notamment dans les procédures de recouvrement ou les partenariats avec les assureurs.
- Les garanties couvertes : Focus sur la MRH (Multirisque Habitation, protégeant contre incendie, dégât des eaux, vol), la DO (Dommages-Ouvrage, pour vices de construction) et la garantie décennale (responsabilité des constructeurs sur 10 ans).
- Gestion des sinistres et mise en œuvre des garanties : Discussion sur les délais parfois interminables pour les indemnisations, aggravés par les risques locaux (cyclones). Les bailleurs ont exposé leurs processus internes, soulignant la nécessité d’une meilleure traçabilité.
À retenir : engagements concrets et perspectives d’action
Les échanges ont révélé une convergence des pratiques entre bailleurs, mais aussi des pistes innovantes pour soulager les locataires :
- Les associations de locataires s’engagent à intensifier l’information systématique auprès des résidents : ateliers, flyers et permanences pour expliquer les contrats, les franchises et les recours en cas de refus
- Mutualisation des appels d’offres : Les associations ont interrogé sur la faisabilité d’une plateforme commune pour négocier des tarifs groupés, réduisant ainsi le coût pour les ménages modestes – une idée à creuser lors des prochaines rencontres.
- Crise des assurances : Les bailleurs alertent sur la rareté croissante des compagnies d’assurance prêtes à couvrir le parc social, impacté par l’inflation des primes et les sinistres climatiques. Une enquête nationale menée par l’Union Sociale de l’Habitat (USH) est en cours depuis 2024 ; ses résultats, attendus prochainement, pourraient catalyser des mesures adaptées aux outre-mer.
Un point brûlant : les délais excessifs pour activer les garanties DO ou décennale, qui peuvent traîner des mois, voire des années, laissant les locataires dans l’incertitude. Plusieurs actions ont été identifiées pour fluidifier le processus :
- Renforcement de l’information par les associations : Expliquer étape par étape le parcours (déclaration, expertise, indemnisation) via des outils simples et accessibles.
- Meilleure communication des bailleurs : Suivi en temps réel des dossiers, avec notifications aux locataires pour éviter les frustrations.
- Sensibilisation pour les expertises : Encourager les résidents à faciliter l’accès aux logements lors des visites techniques, souvent source de retards.
- Qualité des travaux : Soulèvement de la problématique des malfaçons par les entreprises, appelant à un contrôle accru en amont pour prévenir les sinistres.
Cette réunion illustre l’engagement du Comité DAL 974 pour un logement digne et sécurisé. En favorisant le dialogue entre usagers et gestionnaires, nous contribuons à un parc social plus résilient face aux défis réunionnais.